Peut-on faire une chirurgie réfractive quand on a une DMLA ? La chirurgie réfractive permet de corriger des troubles visuels comme la myopie, l’hypermétropie, l’astigmatisme ou la presbytie grâce à des techniques laser ou des implants. Mais qu’en est-il lorsqu’un patient présente une DMLA, ou dégénérescence maculaire liée à l’âge ? Peut-on encore envisager une opération pour se passer de lunettes ou améliorer sa vision ? Voici ce qu’il faut savoir.
Qu’est-ce que la DMLA ?
La DMLA est une maladie chronique qui atteint la macula, la partie centrale de la rétine responsable de la vision fine (lecture, reconnaissance des visages…). Elle touche principalement les personnes de plus de 60 ans. Il en existe deux formes :
- DMLA sèche : la plus fréquente, évolue lentement, liée à un amincissement progressif de la rétine ;
- DMLA humide : plus agressive, caractérisée par l’apparition de néovaisseaux sous la rétine.
Dans les deux cas, la vision centrale est altérée, ce qui peut poser des problèmes pour certaines chirurgies visuelles.
Quel est le but de la chirurgie réfractive ?
La chirurgie réfractive a pour objectif de corriger un défaut optique (myopie, hypermétropie, astigmatisme, presbytie), afin de réduire ou supprimer le port de lunettes. Elle peut se faire par :
- Laser cornéen (PKR, LASIK, SMILE) ;
- Implants intraoculaires (implants phakes ou chirurgie du cristallin clair avec implant multifocal).
Elle suppose une rétine fonctionnelle et un système visuel capable d’exploiter la qualité optique obtenue.
DMLA et chirurgie réfractive : est-ce compatible ?
En présence d’une DMLA, la compatibilité avec une chirurgie réfractive dépend de plusieurs facteurs :
- Le stade de la maladie : une DMLA débutante ou à un stade peu avancé peut ne pas contre-indiquer totalement l’intervention ;
- L’impact sur la vision centrale : si l’acuité visuelle est déjà altérée, l’intérêt de la chirurgie devient limité ;
- Les attentes du patient : il faut bien expliquer que l’opération ne restaurera pas la vision endommagée par la DMLA.
Conclusion : une DMLA avancée est généralement une contre-indication à la chirurgie réfractive.
Quels risques ou limites à prendre en compte ?
- Résultat visuel décevant si la rétine centrale est altérée ;
- Difficulté à bien mesurer la réfraction en cas de déformation maculaire ;
- Risque de perte d’acuité visuelle centrale après une opération inutile ou mal ciblée ;
- Implants multifocaux déconseillés en cas de DMLA : ils divisent la lumière entre plusieurs foyers et accentuent la gêne visuelle.
Dans quels cas peut-on envisager une chirurgie malgré une DMLA ?
La chirurgie peut être discutée dans certains cas particuliers :
- Myopie forte ou cataracte précoce chez un patient DMLA stable ;
- DMLA débutante sans atteinte fonctionnelle centrale ;
- Implant monofocal bien centré dans le cadre d’une chirurgie du cristallin, en cas de gêne réelle avec correction actuelle.
Une discussion personnalisée avec le chirurgien est essentielle. L’objectif doit toujours être le confort visuel, et non la suppression des lunettes à tout prix.
Le rôle clé du bilan préopératoire
Avant toute chirurgie réfractive, un bilan approfondi est indispensable, notamment :
- OCT maculaire pour évaluer la DMLA
- Acuité visuelle avec et sans correction
- Examen du fond d’œil
- Topographie cornéenne et biométrie
Ce bilan permet d’écarter les contre-indications et de proposer, si possible, une stratégie adaptée.
Une DMLA diagnostiquée n’exclut pas systématiquement la chirurgie réfractive, mais elle en limite fortement les indications. L’essentiel est de vérifier que la vision centrale reste exploitable et que les attentes du patient sont réalistes.
Si vous présentez une DMLA et envisagez une opération pour vous passer de lunettes, le plus important reste de consulter dans un centre spécialisé avec un plateau technique complet (OCT, topographie, expertise rétine).
FAQ : chirurgie réfractive et DMLA
Peut-on faire un LASIK quand on a une DMLA ?
Non, sauf exception. Le LASIK nécessite une rétine centrale fonctionnelle. En cas de DMLA, le bénéfice attendu est très limité, voire nul.
Les implants multifocaux sont-ils compatibles avec une DMLA ?
Non. Ils sont contre-indiqués car ils réduisent le contraste, ce qui aggrave la gêne centrale déjà présente en cas de DMLA.
Quel type d’implant peut-on poser si on a une DMLA ?
Un implant monofocal centré sur la vision de loin peut être utilisé, si l’acuité visuelle est conservée. Une loupe basse vision est parfois plus adaptée.
Comment savoir si je suis opérable ?
Un bilan complet avec OCT, examen du fond d’œil et tests visuels permet d’évaluer la faisabilité et le bénéfice attendu d’une chirurgie réfractive.
La chirurgie réfractive peut-elle ralentir la DMLA ?
Non. Elle ne traite pas la maladie. En revanche, une bonne correction visuelle peut améliorer le confort au quotidien si la DMLA est débutante.